Des danseuses qui se dédoublent

Publié le 3 Mars 2013

Les deux dernières fois que je suis allée voir des spectacles de danse, il y avait des vidéos. Quand on s'est déplacé dans un théâtre pour voir de la danse, c'est un peu frustrant que l'interprète soit remplacé par un écran et un projecteur. Surtout s'il est là, dans la salle, bien calé dans son siège. En plus, je trouve que a vidéo incite à se laisser aller à contempler décors ou costumes, parfois au point d'évoquer un book de mannequin, et au détriment du mouvement qui devrait être au coeur de la danse.

 

Cette vidéo (mille mercis au passage à mon amie Leïla qui me l'a fait découvrir !)  montre cependant qu'avec un peu d'ingéniosité on peut non seulement filmer la danse, mais tirer parti des artifices offerts par la technique pour magnifier le mouvement, l'exalter. La maîtrise de la danseuse, Terah Maher, s'illustre ici dès son tout premier déplacement. A l'oeil nu, il pourrait sembler anodin, mais sa décomposition met en valeur la précision du geste, sa lisibilité : seul le membre qui doit bouger se déploie, suivant une trajectoire harmonieuse, tandis que le reste du corps est parfaitement immobile.Et tout cela s'accorde magnifiquement avec la musique de Steve Reich.

 

 

 

 

 

Dans la présentation qu'il donne du projet, initulé Choros, sur son site, le réalisateur Michael Langan rend hommage aux inventeurs de la chronophotographie. Ce qui me donne envie - un de ces jours, si j'ai le temps - de parler un peu de l'un d'eux, Étienne-Jules Marey, et de son influence sur le cinéma comme sur la science.

 

Car vous imaginez bien que mon âme de geek ne peut pas rester insensible à ce spectacle. Je dois l'avouer, dès le début de la vidéo, j'ai eu envie de mettre mes étudiants au défi de deviner par quelle méthode on pouvait obtenir un tel résultat. Niveau 1; en numérique. Niveau 2: avec une bonne vieille caméra à pellicule.

Rédigé par Algue

Publié dans #danse

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